Le risque feux de forêt

Mis à jour le 14/08/2019
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Le département de la Charente possède 21,9 % de surfaces boisées d’après le Dossier Départemental sur les Risques Majeurs (DDRM) réalisé en décembre 2017. Cela le rend vulnérable au risque incendie de forêt, notamment en période estivale. Des actions préventives doivent donc être mises en place afin de réduire ce phénomène.

1) Généralités
  • Qu'est-ce qu'un feu de forêt ?

On parle de feu de forêt lorsqu’un feu concerne une surface minimale de 0,5 hectare d'un seul tenant et qu'une partie au moins des étages arbustifs et/ou arborés (parties hautes) est détruite. En plus des forêts au sens strict, les incendies concernent des formations subforestières (formation d'arbres feuillus ou de broussailles) de petite taille.

Généralement, la période de l'année la plus propice aux feux de forêt est l'été, car aux effets conjugués de la sécheresse et d'une faible teneur en eau des sols, viennent s'ajouter les travaux en forêt.

Pour se déclencher et se propager, le feu à besoin des trois conditions suivantes :

  • une source de chaleur (flamme, étincelle ) : très souvent l’homme est à l’origine des feux de forêt par imprudence (travaux agricoles et forestiers, mégots, barbecues, dépôts d’ordures), accident ou malveillance ;
  • un apport d’oxygène : le vent qui active la combustion et favorise la dispersion d’éléments incandescents lors d’un incendie,
  • un combustible (végétation) : le risque de feu est davantage lié à l’état de la forêt (sécheresse, disposition des différents strates, état d’entretien, densité, relief, teneur en eau...) qu’à l’essence forestière elle-même (chênes, conifères...).
  • Comment se manifeste t-il ?

Un feu peut prendre différentes formes selon les caractéristiques de la végétation et les conditions climatiques dans lesquelles il se développe :

  • Les feux de sol brûlent la matière organique contenue dans la litière, l'humus ou les tourbières. Alimentés par incandescence avec combustion, leur vitesse de propagation est faible ;
  • Les feux de surface brûlent les parties basses de la végétation. Ils se propagent en général par rayonnement.
  • Les feux de cimes brûlent la partie supérieure des arbres et forment une couronne de feu. Ils libèrent en général de grandes quantités d'énergie et leur vitesse de propagation est très élevée. Ils sont d'autant plus intenses et difficiles à contrôler que le vent est fort et le combustible sec.
  • Les conséquences sur les personnes et les biens

Bien que les incendies de forêt soient beaucoup moins meurtriers que la plupart des catastrophes naturelles, ils n'en restent pas moins très coûteux en termes d'impact humain, économique, matériel et environnemental.

Les atteintes aux hommes concernent principalement les sapeurs pompiers et plus rarement la population. Le mitage, qui correspond à une présence diffuse d'habitations en zones forestières, accroît la vulnérabilité des populations face à l'aléa feu de forêt. De même, la diminution des distances entre les zones d'habitat et les zones de forêts limite les zones tampon à de faibles périmètres, insuffisants à stopper la propagation d'un feu.

La destruction d'habitations, de zones d'activités économiques et industrielles, ainsi que des réseaux de communication, induit généralement un coût important et des pertes d'exploitation.

L'impact environnemental d'un feu est également considérable en terme de biodiversité (faune et flore habituelles des zones boisées). Aux conséquences immédiates, telles que les disparitions et les modifications de paysage, viennent s'ajouter des conséquences à plus long terme, notamment concernant la reconstitution des biotopes, la perte de qualité des sols et le risque important d'érosion, consécutif à l'augmentation du ruissellement sur un sol dénudé.

2) Le risque feux de forêt dans le département

Le département de la Charente figure depuis 1993 parmi les 28 départements français classés en zone à haut risque. En effet, la forêt charentaise, qui couvre 131 000 ha représentant 21,9 % du territoire départemental d’après le DDRM, est exposée aux incendies.

Selon le Plan Départemental de Protection des Forêts Contre les Incendies (PDPFCI), le classement à risque feux de forêt concerne 7 massifs, pour 21 200 ha, soit 16,1% de la surface boisée du département.

Les critères retenus pour ce classement sont la sensibilité de la végétation au feu, la taille des massifs forestiers et le nombre de départs de feux par commune et par an.

La liste des massifs forestiers à risque feux de forêt et leur positionnement:

 

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Limite des massifs à risque

Au cours de la période 2007-2015, un des plus grands feux connus s’est déclaré dans le massif de La Double, le long de la voie de chemin de fer Bordeaux-Paris, après le passage d'un train. Il a parcouru environ 15 ha sur la commune de Médillac, dans le massif de La Double.

Le massif de la Double est en effet l’un des massifs le plus sensible où est enregistré le plus grand nombre d’incendies du Sud Charente. L’incendie le plus dévastateur date de 2009 sur la commune de Reignac avec 40 ha de surface brûlée.

En 2011, compte tenu des épisodes climatiques de sécheresse, deux grands feux se sont déclarés ; le premier a parcouru environ 80 ha sur la commune de Soyaux, en bordure immédiate de l'agglomération d'Angoulême et le second a ravagé 40 ha sur la commune de Chillac.

Plus récemment, en mars 2019, un incendie s’est déclaré dans la commune de Pillac, détruisant plus de 5 ha de forêt.

3) Les actions préventives
  • La connaissance du risque

La connaissance du risque s'appuie sur l'étude et le repérage des zones exposées au risque feu de forêt dans le cadre du plan départemental de protection de la forêt contre les incendies (PDPFCI), approuvé par le Préfet.

Le PDPFCI, approuvé par arrêté préfectoral du 21 septembre 2017, est en vigueur pour la période 2017-2026.

Les massifs forestiers classés à risque feu de forêt sont délimités sur des cartes tenues à la disposition du public à la préfecture, à la direction départementale des territoires, ainsi que dans chaque commune concernée.

Elles peuvent également être consultées sur le site internet de la préfecture : La protection contre les feux de forêt.

Dès sa parution, les communes concernées sont destinataires des documents et de l’arrêté préfectoral approuvant le nouveau plan départemental.

  • La surveillance et la prévision des phénomènes

La prévision consiste, lors des périodes les plus critiques de l'année, en une observation quotidienne des paramètres impliqués dans la formation des incendies (particulièrement les conditions hydrométéorologiques et l'état de la végétation).

Une surveillance constante de tous les massifs sensibles permet également de détecter au plus tôt tout départ de feu. Les secours peuvent ainsi intervenir le plus rapidement possible. Cette rapidité d'intervention conditionne fortement l'étendue potentielle d'un incendie.

  • Réduction de l'aléa et de la vulnérabilité des enjeux

Le plan départemental de protection de la forêt contre l’incendie (PDPFCI) vient prévoir des mesures sur ce point :

Face au risque feu de forêt, la prévention consiste en une politique globale d'aménagement et d'entretien de l'espace rural et forestier (piste d’accès pompiers, pare-feux, points d’eau, débroussaillement organisé …).

L' arrêté préfectoral portant classement de massifs forestiers à risque feux de forêt et obligations de débroussaillement et de gestion sylvicole dans ces massifs en date du 3 octobre 2018, stipule les situations dans lesquelles le débroussaillement et le maintien en état débroussaillé sont obligatoires au titre des dispositions du code forestier, article L.322-3.

En l’absence d’un plan en vigueur, c’est l’ article L 134-6 du code forestier qui s’applique sur le territoire du département.