Les enjeux de la préservation du foncier agricole

La gestion économe des espaces agricoles, naturels et forestiers est un enjeu majeur pour développement durable de l'agriculture et des territoires.

Les terres agricoles sont consommés plusieurs phénomènes : les logements, les locaux et zones d'activités, les infrastructures (LGV, routes etc.), les équipements, les projets : parcs photovoltaïques au sol.

La réduction des espaces agricoles génère de nombreux effets négatifs :

  • pour l'agriculture :

directement par la réduction du potentiel de production alimentaire national et régional,

indirectement par fragilisation des exploitations (du fait de la réduction des surfaces exploitées, de la fragmentation du foncier du foncier et du positionnement des sièges d'exploitations dans des espaces en mutation). Des dysfonctionnements peuvent apparaître dans l'organisation du travail, dans les déplacements du bétail, dans la gestion des épandages d'effluents d'élevage etc. (la présence d'une maison isolée entraîne la réduction d'environ 3 ha dans les possibilités d'épandage).

  • pour l'environnement :

Réduction et fragmentation des espaces naturels remarquables : zones humides notamment; perte de biodiversité par des déséquilibre importants dans le fonctionnement des populations animales et végétales (coupures des continuités biologiques et des corridors écologiques).

Augmentation des gaz à effet de serre (disparition de prairies naturelles pièges à carbone et accroissement des déplacements dû à l'étalement urbain).

Banalisation des paysages (dispersion du bâti, implantation en campagne de lotissements dont l’architecture normalisée, expansion d’une urbanisation «linéaire» en bordure de route)

Le sol est un bien rare. Tout comme les ressources naturelles, l’espace est une ressource finie, non renouvelable. L’artificialisation des sols est le plus souvent irréversible. Ce phénomène engendre une perte de ressources naturelles et agricoles et une imperméabilisation des sols. L’enjeu de la gestion économe de l’espace, est fort en Poitou-Charentes où les espaces naturels, agricoles, et forestiers y sont importants et donnent l’impression qu’un foncier abondant et disponible.

Limiter l’artificialisation des sols est une priorité qui s’est déclinée au travers des lois Grenelle, de la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche et qui s’affirme comme un objectif essentiel de la transition écologique.
La maîtrise de la consommation des espaces constitue un enjeu fort de l’aménagement durable des territoires.

Zéro Artificialisation Nette : de forts enjeux, des leviers d'action pour les acteurs des territoires (source CEREMA)

L’urgence se fait sentir, aujourd’hui plus qu’hier, pour une gestion économe des ressources non renouvelables. Les enjeux de société mis en exergue lors du Grenelle de l’environnement conduisent en effet à identifier de nouveaux défis pour la gestion des ressources naturelles :

• défi alimentaire (« produire plus et mieux »),

• défi énergétique (favoriser des modes de vie plus économes, pour les déplacements et l’habitat
par exemple),

• défi environnemental (préserver la biodiversité, l’eau, ...).

Le sol, support naturel de la production agricole mais aussi support du développement territorial, en particulier des villes ou des grandes infrastructures, est l’un des facteurs limitant pour relever ces défis. C’est une ressource finie, qu’il convient de gérer de façon équilibrée sur le long terme.
La gestion du foncier, révélateur du développement durable des territoires, doit mobiliser, en Charente comme sur tout le territoire national, les nombreux partenaires qui se sont engagés dans l’élaboration de cette charte préconisée par le Ministre de l’Agriculture et de la Pêche en février 2008.

Paysage : la préservation du foncier agricole (source MASA)